mercredi, janvier 4

Le logiciel se libère du PC



Une autre des caractéristiques du web 2.0 qui mérite d'être mentionnée est le fait qu'il n'est plus limité à la plate-forme PC. Le dernier conseil que le développeur Dave Stutz donna à Microsoft fut : « Les logiciels utiles qui se libéreront d'une plate-forme spécifique seront des vecteurs de fortes marges pour un bon moment ».

Bien entendu, n'importe quelle application web peut être vue comme un logiciel indépendant d'une plate-forme spécifique. Après tout, même la plus simple des applications web implique au moins deux ordinateurs : l'un hébergeant le serveur web, l'autre le navigateur. Or comme nous l'avons déjà expliqué, le développement du web en tant que plate-forme pousse cette idée jusqu'à des applications synthétisant des services apportés par de nombreux ordinateurs.

Là enore, comme de nombreuses parties du web 2.0, l'aspect « 2.0 » n'est pas dans la nouveauté, mais plutôt dans la pleine réalisation du véritable potentiel de la plate-forme web, celle-ci devant nous guider pour comprendre comment concevoir applications et services.

A ce jour, iTunes est le meilleur exemple de ce principe. Cette application va sans cesse d'un appareil portable à un système web massif, le PC servant uniquement de mémoire locale et de station de contrôle. Il y avait déjà eu plusieurs tentatives de mettre du contenu venu du web dans des dispositifs portables, mais le couple iPod/iTunes est la première conçue pour être véritablement multi-plate-forme. TiVo est un autre bon exemple de ce phénomène.

Itunes et TiVo offrent également la démonstration de quelques autres principes du web 2.0. Elles ne sont pas des applications web en elles-mêmes, mais elle tire parti de la puissance de la plate-forme web, en faisant une partie permanente et pratiquement invisible de leurs infrastructures. La gestion de données est très clairement le coeur de leur offre. Ce sont des services, pas des applications packagées (bien que dans le cas d'iTunes, cela puisse être utilisé en tant qu'application packagée pour manipuler des données locales). De plus, TiVo et iTunes montrent une utilisation naissante de l'intelligence collective, même si dans chacun des cas, leurs expérimentations sont entrées en guerre avec les lobbies de la propriété intellectuelle. La seule limite se trouve dans l'architecture de participation d'iTunes, bien que la récente apparition du podcasting change quelque peu la donne de ce point de vue.

Il s'agit de la partie du web 2.0 dont nous attendons les changements les plus importants, dans la mesure ou de plus en plus d'appareils pourront être connectés à la nouvelle plate-forme que constitue le web. Quelles applications deviendront possibles quand nos téléphones et nos voitures ne se contenteront plus d'utiliser des données mais en émettront ? Le suivi du trafic routier en temps réel, les « flash mobs » (ndt : un groupe de personnes qui ne se connaissent pas, se réunit pendant quelques minutes -grâce à un message SMS ou email- pour accomplir au même moment une action dénuée de sens, puis se disperse) et le journalisme citoyen ne sont que quelques uns des signes précurseurs des possiblités du web de demain.

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