lundi, mai 22

Du bon usage du tagging

Suite à un petit débat sur TechCrunch, je me permets de vous livrer quelques réflexions sur un phénomène très web 2.0 : le tagging.

Le tag est aujourd'hui perçu comme une solution de classement et de partage des informations ultime, en particulier avec les succès de Flickr et de delicious. Toute application web 2.0 devrait donc, à en croire certains, comporter un système de tags pour être réellement efficace. Ce type de raisonnement tient d'après moi plus du prêt-à-penser que de l'analyse... je vous propose donc une petite analyse d'un cas d'actualité : Google Notes.

Google Notes est système de prise de notes sur des pages web favorites (via un plug-in sur votre navigateur), notes que vous pouvez éventuellement rendre publiques façon delicious. Or il est reproché à Google Notes l'absence du tagging. Je ne comprends pas ce reproche et voici pourquoi :

Le tagging est élément très important du web 2.0. Mais pourquoi ?

Parce qu’il permet de passer d’un système de “taxonomy” (classement arborescent unique) à un système de “folksonomy” (classement pas les utilisateurs et non-arborescent) de manière très simple…

Or Google a déjà un système de “folksonomy” avec son système de prise de notes en langage naturel et son moteur de recherche… le tag devient alors tout simplement désuet (d’ailleurs vous pouvez prendre des notes similaires à des tags, si cela vous chante). Rappelez-vous d’une des devises de Google : “ne classez plus, cherchez”. Et c’est à mon avis là, l’erreur des analyses que je dénonce ici : elles voient ce choix comme un manque alors que c’est au contraire un point fort vis-à-vis de la concurrence.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

10 commentaires:

Anonyme a dit…

réflexion intéressante et à mon avis pertinente,
mais j'ai peur que la recherche (google) ne soit pas aussi pointu que le social tagging.
Je pense que les deux resterons toujours complémentaires.

JB Boisseau a dit…

Google Notes s'appuie justement sur un principe de "social notes" qui sont en réalité des tags améliorés : vous pouvez lier des phrases complètes et même du HTML à une page donnée.

C'est incontestablement plus riche que le tag classique, non ?

Jean-Marie Le Ray a dit…

Sur mes post j'utilise uniquement les tags Technorati (les catégories delicious me servent à remonter un sujet sur mon blog en donnant deux-trois lignes de présentation), dans le seul but d'être trouvé plus vite dans la rercherche des blogs sur ... Technorati, mais j'avoue que tout l'aspect technique du Web m'échappe un peu. Au sens où je comprends les principes (enfin, pas toujours :-) sans trop savoir les appliquer, y compris par manque de temps.
J-M

Anonyme a dit…

Je ne comprend pas bien votre distinction entre taxonomy, que vous décrivez comme étant un "classement arborescent unique" et folksonomy, décrit comme un "classement par les utilisateurs et non-arborescent".

Un plan de classement n'est pas nécessairement arborescent. Et à ma connaissance, les bundles de Del.icio.us crée une arborescence de deux niveaux (je ne sais pas s'il est possible d'inclure des bundles dans d'autres bundles.

En ce qui me concerne, je vois dans les tag une indexation humaine, qui se rapproche de celle pratiquée par les bibliothécaires et les documentalistes au moyen de thésaurus, et autres listes d'autorités. Et donc, je ne pense pas que les tags soient désuet.

JB Boisseau a dit…

ce que vous dîtes n'est pas contradictoire avec ce que j'expose ici :
- un plan de classement n'est pas nécessairement arborescent en effet, nous sommes d'accord

- ce que l'on désigne par "taxonomy" est la plupart du temps arborescent (cette arborescence servant de support aux recherches et établissant des liens entre des concepts... il est malheureusement encore trop rare que la notion de graphe soit utilisée), alors que ce que l'on désigne par "folksonomy" n'est pas arborescent dans la mesure où (là encore dans 95% des cas) personne ne détient l'autorité pour tisser de liens entre les concepts...

- malgré tout, la critique n'est pas là... et je crois que bien peu l'ont compris (probablement par ma faute) : plutôt que d'utiliser un ou 2 mots, je suis pour une sorte de tagging en langage naturel comme le fait Google Notes, c'est à dire permettre aux utilisateurs de donner plus de richesse à leur indexation.

Je ne sais pas si c'est plus clair, mais le débat vaudrait certainement plus que ce petit article.

Anonyme a dit…

Donc, si je comprend bien, vous souhaiteriez que les taxonomies intègrent ce que font les thésaurus (puisqu'un thésaurus est un graphe ; enfin, au sens purement mathématique, un arbre est également un graphe ;) ) ?

Concernant votre suggestion de tagging en langage naturel, je ne le distingue pas bien du billet ou du document faisant l'objet du tagging ? Cela prendrait la forme d'une sorte d'abstract, de résumé ?

JB Boisseau a dit…

Les arbres étant un sous-ensemble des graphes, il est évident qu'ils offrent moins de possibilité que ces derniers... il est donc naturel de prôner autant que possible leur utilisation.

Pour ce qui est du tagging en langage naturel, vous avez tout compris : il s'agit d'abstracts écrits en HTML offrant une richesse supérieure en terme de sens et d'ergonomie... à partir du moment où un moteur de recherche sait en tirer partie, bien sûr !

Anonyme a dit…

Quelques questions encore sur les capacités dont devra faire preuve le moteur de recherche ? A quoi pensez-vous exactement ? Quelle serait le rôle joué par le HTML ?

JB Boisseau a dit…

Le moteur de recherche en question est un moteur de recherche relativement classique, sachant tirer parti des balises utilisés par les preneurs de notes : il est évident que les mots dans des balises h1 ont par exemple plus de poids que les autres dans un abstract donné...
Mais je n'invente rien, c'est encore une fois un des principes (très probablement) utilisés par Google Notes.

Anonyme a dit…

Je pense que pour comprendre au mieux ce que vous décrivez, je devrez tester Google Notes. J'y vais de ce pas.