vendredi, juin 30

Wikio s'améliore

Même si pour le moment, je n'ai pas été tendre avec Wikio, je continue à suivre attentivement ses progrès. Pour rappel, Wikio est moteur de syndication et de recherche d'actualités monté par Pierre Chappaz, web1-hero de l'aventure Kelkoo et désormais fortement impliqué dans le projet, ô combien prometteur, Netvibes.

Jusqu'à une date récente, la syndication de Wikio était mal présentée : infos sur le même sujet, pertinence aléatoire, navigation compliquée... mais d'une part, je m'y habitue et d'autre part wikio s'améliore.

La pertinence des informations est désormais nettement meilleure, le phénomène de redondance des infos disparaît, de plus en plus de gens votent, les infos à la une sont assez diverses et intéressantes, bref, ça marche ! Les infos par thèmes sont par contre assez décevantes pour le moment : je suppose qu'une taille critique est nécessaire pour parvenir à une pertinence acceptable. Enfin, sur la partie moteur de recherche d'actualités francophones, Wikio surpasse de mon point de vue déjà Google, ce qui est déjà très bien.

Je révise donc mes critiques assez dures envers Wikio que j'ai toujours suivi malgré mes mauvaises appréciations. Et si j'ai suivi ce projet, c'est parce qu'il regroupe un nombre impressionnant de caractéristiques web 2.0, et ce de manière particulièrement intelligente :
- utilisation massive de flux rss pour récupérer l'information
- traitement sémantique pour le classement de l'information
- présence des blogs au côté des sites d'information classique afin de gagner en pertinence et en diversité des points de vue
- système de votes pour donner du poids aux utilisateurs dans le traitement qualitatif de l'information
- une intégration Netvibes très réussie (après quelques paramètrages)

L'interface est un peu trop sobre à mon goût et ne fait pas ressortir les informations comme peut le faire habilement la une d'un quotidien par exemple, mais ce point s'améliorera peut-être par la suite... Wikio m'a en effet prouvé qu'il avait encore une marge de progression dont il saura tirer parti !

samedi, juin 24

Microsoft : moins de Bilou, plus de web 2.0 ?

Quelle sera l'impact du départ de Bill Gates sur la stratégie de Microsoft ? Certains annoncent l'accélération de la conversion de Microsoft vers les services en ligne, la fameuse stratégie "Live" lancée il y a quelques mois pour contrer Google : Ray Ozzie, le successeur au poste de "Chief Architect" du fondateur de la firme de Redmond, étant sensé mieux incarner cette évolution.


Premier constat : Microsoft n'y arrive pas


Là où l'on perçoit toute la dimension culturelle du web 2.0, c'est que malgré tous ses efforts, Microsoft ne parvient pas à s'y imposer. Et pourtant, Microsoft a des idées, des gens compétents et une réelle volonté de s'y convertir : ASP.NET 2.0 et ATLAS sont excellents, quelques services de la gamme Live semblent prometteurs, la conférence web 2.0 de Microsoft du printemps dernier était très intéressante... mais concrètement, rien.
Microsoft continue de perdre des parts de marché au profit de Google en termes d'audience, le buzz semble complètement lui échapper, et ses nouveaux services n'ont quasiment emballé personne.


Second constat : l'échec prophétisé

Dans son texte fondateur du web 2.0, O'Reilly expliquait que Microsoft n'était pas nativement une société web 2.0 et que la conversion lui serait difficile. Microsoft a battu Netscape sur son terrain parce que c'était encore du logiciel classique, mais Microsoft, en 10 ans, n'a jamais rien prouvé on-line si ce n'est peut-être la réussite de MSN Messenger (surtout en France d'ailleurs) qui tient là encore plus de l'application que du service en ligne. Rien en 10 ans, c'est tout sauf du hasard ; pire, ce n'est pas de la prophétie, c'est un fait.


Troisième constat : les déclarations révélatrices

"Qu'est ce qu'a fait Google à part un bon moteur de recherche ?" dit Bill Gates agacé en réponse à une question sur les petits gars de Moutain View... tentative de persuasion manquée ou vraie connerie en live ? Oublier les adwords, ajax, gmail, Google Desktop, ça fait quand même beaucoup, non ?

"Google veut offrir l'information, nous voulons offrir les outils pour maîtriser l'information"... nouvelle erreur : dans l'univers du web, la puissance est dans les données plus dans les API !

"Google se contente d'offrir des services gratuits, nous voulons aller plus loin en redistribuant une partie de l'argent généré par la publicité aux utilisateurs" (Ballmer) : c'est un non-sens économique. Payer les gens pour regarder de la pub n'a jamais marché sur le web malgré de nombreuses tentatives : les gens utilisent le web pour avoir des services sympas, pas pour gagner 2$ par mois en cliquant sur des liens sponsorisés.

Autant de déclarations qui prouvent que Ballmer et Gates ne pensent pas web 2.0 et que dans ces conditions, il est difficile de bâtir une stratégie efficace.


Quatrième constat : le choix de Ray Ozzie est étrange

Ray Ozzie a la cinquantaine, est l'inventeur de Lotus Notes et a monté un soft racheté il y a 1 an par Microsoft : Groove, une application desktop qui entre en concurrence directe avec le web 2.0.
A moins d'une révélation soudaine, le profil d'Ozzie ne présage pas une véritable pensée web 2.0... et on se demande comment Microsoft va opérer sa mutation dans ces conditions.

vendredi, juin 16

Tutoriel : votre premier hack COMET en PHP

Comme promis, mais avec un peu (beaucoup ?) de retard, voici un petit tutoriel pour COMET en PHP pour nos amis développeurs.
L'exemple est simplissime, il s'agit de faire tourner un compteur à partir d'instructions serveur... pas vraiment utile me direz-vous, mais bien pratique pour comprendre les bases de la chose.

Les bases sont ici :
1- lancer un script PHP dans une frame cachée (retour des vieilles combines...)
2- génération d'un bout de javascript
3 - exécution du javascript dans la frame visible


1- mon script PHP caché


<HTML>
<HEAD>
<META HTTP-EQUIV="Content-Type" CONTENT="text/html; charset=iso-8859-1">
<meta http-equiv="Pragma" content="no-cache">
</HEAD>
<BODY BGCOLOR="blue">
<?php
//on génère ici un javascript
/** début du javascript appelant une fonction de la frame visible */
$jsFunPre = "<script language=JavaScript >parent.push('";

/** fin du JavaScript */
$jsFunPost = "')</script>";
{
$i = 0;
while (true)
{
$i++;
// envoi d'une ligne de JavaScript au client
print($jsFunPre."Page ".$i.$jsFunPost);
flush();
sleep(1);
}
}

?>

</BODY>
</HTML>

2- ma frame principale

<HTML>
<BODY BGCOLOR=black TEXT=white>
<H1>Attendez...</H1>

<div id="initLinkDiv">

<label>Texte poussé par le serveur :</label>
<textarea id="leftTextZone" name="leftTextZone" readonly>
</textarea>

<br>

</div>

</BODY>
</HTML>


3- la page contenant les 2 frames

<HTML>
<HEAD>
<META http-equiv="Content-Type" content="text/html; charset=iso-8859-1">
<meta http-equiv="Pragma" content="no-cache">

<script LANGUAGE="JavaScript">
var pageStart="<HTML><HEAD></HEAD><BODY BGCOLOR=blue TEXT=white><H2>Server pushes: <P>";
var pageEnd="</H2></BODY></HTML>";

// la fonction javascript appelée par la frame cachée
function push(content)
{
window.frames['displayFrame'].document.getElementById("leftTextZone").value = content;
}

</script>
</HEAD>

<FRAMESET BORDER=0 COLS="*,*,0">
<!-- frame visible -->
<FRAME SRC="frameToDisplay.html" NAME="displayFrame" SCROLLING=yes>

</frame>

<!-- frame cachée-->
<FRAME SRC="hiddenFrame.php" NAME="pushletFrame" BORDER=0 SCROLLING=no>
</frame>
</FRAMESET>

</HTML>


Normalement, si vous avez bien nommé vos fichiers ça devrait marcher... jusqu'au timeout de votre serveur (30 secondes par défaut) !
Je reste, bien entendu, à disposition pour répondre à vos questions...

mercredi, juin 14

Tout l'art de dire du mal de Google

Toute société qui attire trop l'attention finit par subir des critiques plus ou moins jusitifiées de la part de chroniqueurs en mal de sensations. C'est évidemment le cas de Google.
Les reproches en question varient plus ou moins en fonction des époques et des supposées compétences de leurs auteurs et ne sont pas du tout à mettre dans les mêmes tiroirs.

- ceux concernant le respect de la vie privée : Google stocke beaucoup de vos informations et ça pose des problèmes. Ex, ils pourraient les utiliser contre vous ou à des fins commerciales qui s'avéreraient nuisibles pour vous, les transmettre aux services secrets américains, etc... L'attitude de Google a été, jusque là, exemplaire sur ce point, refusant à plusieurs reprises de transmettre des informations à l'administration américaine par exemple. Ce type d'interrogation est certes légitime, mais rien ne vient l'étayer et n'est absolument pas spécifique à Google : toute société hébergeant des informations pose ce problèmes (Yahoo, Microsoft, vos banques...)

- ceux concernant la déontologie avec le tournant "Gu Ge". Google a accepté de censurer ses résultats pour pouvoir implanter des serveurs sur le sol chinois. Je m'étonne qu'on critique beaucoup Google alors que la société a été la dernière à plier (après Ms et Yahoo!) faute de solution de rechange : si Google refuse, ses concurrents qui ont accepté le deal prennent les parts de marché, et du coup Google n'a plus de moyen de faire entendre sa voix. Les vrais responsables sont dans cette affaire le gouvernement chinois et son chantage d'une part, l'OMC incapable de faire respecter le droit du commerce international d'autre part.

- ceux concernant les produits de Google. Google a en effet de nombreux produits dont certains sont des échecs ou des demies-réussites. Il est dans la politique de la société que de laisser vivre de nombreuses initiatives à la manière d'une couveuse de start-ups. Il est donc normal de critiquer les produits de Google qui méritent de l'être : Gmaildrive (une bonne idée) qui fait planter les machines, Google Desktop pénible à paramétrer, l'effet d'annonce Google Pack...

- ceux concernant la stratégie de Google : Google fait trop de choses, Google n'innove plus. Outre le caractère un peu contradictoire de ces deux critiques, il faut souligner leur caractère fortement subjectif. J'ai longuement débattu de la capacité d'innovation de Google sur ce blog et sur Techcrunch (qui est très fort au petit jeu du dénigrement de Google) et ne reviendrai pas encore dessus (sauf commentaires de votre part). Quant à l'aspect "Google fait trop de choses", cela me paraît logique dans le cadre de la politique d'entreprises largement assumée par ses fondateurs : l'avenir dira si c'est une bonne politique.

- ceux concernant les adwords et là... je suis entièrement d'accord surtout quand JM Leray nous l'explique si bien.

jeudi, juin 8

Google Spreadsheets : Ajax plus fort que Flash

Oui, je sais encore une news sur Google... mais là encore, c'est du lourd. J'ai eu la chance de recevoir une invitation à GoogleSpreadSheets, le nouvel Excel en ligne de Google, et je pense avoir reçu quelques instants plus tard ma plus grosse claque depuis mes premiers clics sur Google Suggest (qui m'avait fait découvrir Ajax).

Les développeurs de ce truc ont fait un boulot tout simplement extraordinaire et on sent à quel point Google maîtrise désormais Ajax : tout répond au doigt et à l'oeil, la console javascript ne m'annonce aucun bug (contre quelques milliers à l'ouverture de Gmail), d'un point de vue ergonomique et fonctionnel c'est très bien pensé... et ça dépasse pour moi toutes les tentatives de tableurs en ligne de très, très loin (iRows et Numsum n'étaient pourtant pas si mal, mais moi, à leur place, je me suiciderais immédiatement... ou j'irais postuler pour un emploi chez Google).

Je laisse à d'autres blogueurs le soin de vous détailler les fonctionnalités de la chose, ce qui m'intéresse ici, c'est la performance technique. Avec ce produit, on arrive à une ère que je ne soupçonnais pas d'arriver avant encore un an ou 2 : un produit Ajax ergonomiquement supérieur à ce qu'offrirait Flash.

En effet, jusqu'ici c'était pour des raisons de standardisation, d'ouverture, de référencement et de portabilité potentielle que l'on utilisait Ajax plutôt que Flash sur des interfaces riches... mais il restait plus simple et souvent plus joli au final d'utiliser Flash (Gliffy pour réaliser des diagrammes en est un excellent exemple). Mais cette application marque un tournant : une application Ajax peut être belle, ultra-réactive et fonctionnelle... et probablement pas si longue à développer avec des outils tels que le Google Web Toolkit.

Ce produit qui, c'est certain, va connaître un grand retentissement, est tout le symbole de la nouvelle génération de logiciels qui va écraser la précédente : web, riche et collaboratif... web 2.0 en somme !

vendredi, juin 2

La stratégie Webtop / Desktop / Mobtop de Google se précise

Quelques nouvelles ont montré cette semaine que la stratégie de Google consistant à donner tous les moyens aux utilisateurs de placer leurs outils de bureautique en ligne était plus qu'un fantasme d'analyste en mal de sensations.

La première est de d'ordre économique : Google file 1 petit milliard de dollars à Dell pour que celui-ci installe son Google Desktop sur 100 millions de machines dans les 3 ans à venir.
Le Google desktop va donc devenir un outil répandu sur un maximum de machines et va peu à peu apprendre aux utilisateurs à tirer partie du meilleur du webtop et du desktop. La majorité des utilisateurs parviendra-t-elle à suivre ? Je n'ai pas encore d'avis sur la question mais Google en semble convaincu...

La seconde est d'ordre technique avec l'intégration de Google Calendar dans Google Desktop. Désormais, Google desktop vous offre aussi bien en ligne qu'hors ligne de la recherche bien sûr, mais aussi vos mails et votre agenda. Outlook et ses semblables sont donc bien complètement obsolètes à compter de ce jour.
En suivant cette logique, on pourrait voir débarquer un jour un client de synchronisation Writely (racheté il y a quelques mois) pour OpenOffice (à propos duquel Google a mené des négociations avec Sun)... mais ce n'est là qu'une supposition et je n'ai rien de concret sur le sujet (Google pourrait d'ailleurs mettre au point un tel agent pour Word sans demander l'avis Microsoft) !

Troisième point : les nouvelles fonctionnalités sortant régulièrement pour téléphones mobiles, pour Gmail et Gcalendar par exemple, montrent que Google veut saisir une opportunité : personne ne maîtrise pour le moment le trio web-desk-mobile, pas même Microsoft.
Offrir aux utilisateurs une bureautique s'adaptant à leurs possibilités (leur bureau, un PC distant, un téléphone) peut, et c'est pour moi cette fois évident, donner un avantage décisif à celui ou ceux qui y parviendront... d'où l'apparition de la notion de "Mobtop" (le desktop pour téléphone mobile), un nouveau champ de bataille de l'ère web 2.0.